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«Dans cette immensité, je montais et je descendais...*»

    Par Makis Malafékas


L'atelier Gauthier portait ses meilleurs reflets, le jour de ce diplôme ; ses éclats, ses ombres et ses mirages les plus captivants. Car les grandes peintures de Lenny Rébéré constituent des ouvertures sur un monde contemporain translucide et volatile, un monde dont on ne peut déchiffrer la totalité des signes et des signifiants que par le biais d'une contemplation à la fois subtile et attentive.

Le jeune plasticien sonde les espaces environnants de son quotidien avec l'instinct du peintre qui sait quel instantané il s'agit de « garder », quel point de vue est le bon, et quel paysage particulier porte suffisamment d’ambiguïté visuelle pour représenter l'ambiguïté globale de l'existence. Les œuvres de l'exposition Infra (titre dont le côté « préfixe ouvert », de l'infra-rouge de la société de surveillance à l'infra-structure marxiste, est revendiqué par l'artiste) se déclinent comme des scènes d'une vie urbaine où la notion du temps est relative, tantôt absente tantôt accélérée, avec des habitants discrets, cachés derrière mille reflets – dont ceux de l'indifférence et du renoncement social. Plusieurs couches s'y superposent, plusieurs techniques aussi.

 

Rébéré vient initialement de la gravure (d'où il tient son penchant pour le travail de l'image à travers la matière), et pratique désormais le fusain sur toile ainsi que le sablé sur verre, un support dont la fragilité manifeste se marie parfaitement avec les sujets qu'il traite.

*Pasolini, Pétrole

 

Makis Malafékas, 2019

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